Echapper aux erreurs judiciaires américaines
La reconnaissance aux Etats-Unis des erreurs judiciaires est un phénomène de grande ampleur. Depuis 1989, 1 542 personnes ont ainsi retrouvé la liberté. Le mouvement s’accélère puisque lors de l’année 2014, 125 détenus ont été libérés: un record.
Accusés à tort, après des enquêtes souvent bâclées ou menées à charge, les ex-coupables ont souvent passé de très nombreuses années en prison, comme Ricky Jackson libéré en novembre 2014 après 39 ans derrière les barreaux. Les erreurs judiciaires touchent toute sorte de crimes: meurtres, agressions, viols, trafic de drogue…
Dans ces combats contre des condamnations arbitraires, certaines universités sont en pointe: l’université du Michigan publie le décompte précis des libérations, la Cardozo School of Law de la Yeshiva University de New York, avec son «projet innocence» –l’Innocence Project– travaille sur les expertises judiciaires par ADN. Depuis 1992 plus de 311 personnes ont retrouvé la liberté grâce a ces analyses. Le but ultime de ces organisations est la réforme de fond du système judiciaire américain.
Isabelle Armand, photographe à New York, a commencé à s’intéresser aux histoires de Levon Brooks et Kennedy Brewer, condamnés à tort pour meurtres dans l’Etat du Mississippi, en lisant un article qui racontait comment les «experts» qui avaient témoignés lors de leurs procès avaient saboté leurs expertises. Ils arrangeaient leurs rapports pour les faire coïncider avec les accusations. The Innocence Project l’a mise en relations avec Levon Brooks et Kennedy Brewer, et fruit de ce travail: un livre sortira à l’automne prochain chez PowerHouse Books. Une première exposition des photos,financée de manière participative, doit être organisée à Oxford dans le Mississipi avant de tourner dans les plus grandes villes américaine.
Slate consacre un grand format au projet: